On peut dire qu’elle porte bien son nom la Reine des prés ! Reine des anti-douleurs pour l’homme (et pas seulement), Reine des nectars pour les abeilles, élancée et élégante, cette grande Dame à l’odeur raffinée se pare au printemps de jolies fleurs nacrées et de feuilles duveteuses. Après un bref historique et un peu de botanique, faisons la lumière sur ses multiples vertus et utilisations.
Un peu d’histoire
Digne de son nom, la « belle des prés » est utilisée depuis le Moyen âge pour son délicieux arôme, pour sa couleur jaune dans les teintures, ou pour porter bonheur aux mariés. Dès le XVIIIè siècle, elle entre pas à pas dans le monde médicinal, tout d’abord pour ses vertus reconnues pour faire baisser la fièvre. C’est seulement au XIXè siècle qu’elle met les pieds sur le podium des Grandes médicinales pour ses multiples propriétés. A l’origine de l’aspirine, la reine des prés des prés fait aujourd’hui partie des plantes de la pharmacopée française en vente libre en France.
Un brin de botanique
La Reine des prés, ou Filipendula ulmaria (L.) Maxim, originaire d’Europe et d’Amérique du Nord, appartient à la famille des Rosacées. Elle se développe en milieu continental dans les endroits humides et inondables, dans les prés, ou au bord des rivières et des chemins. Elle fleurit de juin à septembre, selon les régions. Ses sommités et ses feuilles se cueillent au printemps, dès l’éclosion des fleurs. Cependant, la période de floraison peut varier selon les régions et se prolonger jusqu’à la fin du mois d’août. On la reconnaît grâce à ses grandes tiges rougeâtres et ses fleurs jaunâtres très odorantes lorsqu’on les froisse.
Les propriétés de la Reine des prés
Assimilée à l’aspirine végétale, la Reine des prés est connue pour faire baisser la fièvre et soulager les états grippaux, mais surtout pour ses propriétés anti-inflammatoires, anti-rhumatismales et antalgiques. De par ces qualités, elle permet de soulager rapidement les problèmes ostéo-articulaires, l’arthrose et la goutte. De plus, elle est astringente et diurétique, favorise l’élimination et aide à lutter contre la rétention d’eau et les œdèmes. La Reine des prés améliore le travail des reins, soulage les troubles urinaires et représente un parfait allié minceur. Anti coagulante, elle améliore la circulation sanguine et apaise les règles douloureuses. Enfin, elle est fort appréciable sur le plan gastro-intestinal, soulage les brûlures d’estomac et la diarrhée. Sur le plan des recherches en cours et futures, il est bon de noter qu’une réactivité anti-cancéreuse (cancer de l’utérus) fût observée lors de tests sur la souris.
Mode d’emploi et utilisations
On peut l’employer par voie interne et externe. Par voie interne, l’infusion (ou tisane thérapeutique) et la macération à froid restent toutefois les meilleures méthodes car elles permettent de conserver l’intégralité des molécules des plantes utilisées. En naturopathie, on appelle cela le totum. Très tannique, la saveur de la Reine des prés est un peu âpre. Pensons à l’associer à d’autres plantes fortement aromatiques comme la réglisse et la guimauve.
Sinon, on peut également l’utiliser sous forme de poudre de plantes, en gélule, en teinture-mère, ou encore en macérât huileux, en lotion, et en extrait fluide.
Pour soulager les articulations, l’arthrose, les tendinites, les rhumatismes, ou encore les crises de goutte, on peut mélanger la Reine des prés avec des feuilles de frêne et de cassis, à égale poids de chacune des plantes.
En cas de troubles grippaux, il est recommandé de mélanger le Reine des prés avec des fleurs de sureau, de la menthe douce et du tilleul. En cas d’angine, on peut de l’utiliser également en gargarisme.
Pour soulager les règles douloureuses, une tisane à égal poids de plantes avec des sommités de reine des prés, de vigne rouge, et d’achillée millefeuille fera merveilles.
Pour traiter la cellulite et la rétention d’eau, les calculs rénaux et les œdèmes, de par ses propriétés fortement diurétiques et astringentes, on associe la Reine des prés avec l’alchémille, le pissenlit, le chiendent, le bouleau, le frêne, ou encore le bleuet.
Pour soulager les maux de tête, il est possible d’utiliser la Reine des prés sous forme de tisane et de compresses. On l’associera alors avec des fleurs de camomille Romaine, des feuilles de mélisse et de menthe poivrée, ou encore d’aspérule odorante, du sureau, et du tilleul.
Comment préparer une tisane thérapeutique ?
En terme de dosage et de préparation, prévoir quatre cuillerées à soupe de plantes pour un litre d’eau. Voir dans cet article comment bien préparer une tisane thérapeutique.
Autres utilisations
La Reine des prés a décidément plus d’un tour dans son sac ! Par voie externe, on peut l’employer sous forme compresses chaudes ou de cataplasmes, ou encore sous forme de bain de bouche pour soulager les gingivites et les angines. Sous cette forme, une tisane fortement concentrée sera alors plus appropriée.
Sous forme de macérât huileux, la Reine des prés est fortement appréciée en cosmétique, notamment pour le soin des les peaux matures.
Sous forme de teinture-mère, on privilégie une utilisation locale, directement sur les articulations douloureuses et sur les hématomes.
Les précautions d’emploi
La Reine des prés ne présente pas de risque particulier. Toutefois, elle est vivement déconseillée aux personnes allergiques aux salicylés, et à celles qui ne supportent pas l’aspirine. Les personnes sous traitement anti-coagulant devront l’utiliser avec précaution et sur avis médical. Par pure précaution, elle est déconseillée aux femmes enceintes et allaitantes ainsi qu’aux jeunes enfants. En cas de traitement médicamenteux, il est recommandé d’espacer sa consommation de la prise de médicaments. En effet, ses tanins pourraient interférer sur leur absorption.